La poésie dite urbaine
Qui se clame toute la semaine
Dans l’inquiétante zone
Où survie la jeunesse sauvageonne
Comme disent les médias et les flics
Ce qui arrangent les bourgeois et le fric
N’a ni maître, ni dieu
Pas de hiérarchie en banlieue
Elle rejette les rimes obscures
Et le bâillon de la censure
Le fer aux pieds de l’alexandrin
Cette prison pour poète puritain
Et si ses mots paraissent accusatifs
Ils sont à l’image du pouvoir agressif
Nos vers que l’on déclame en cabarets
Dérangent les princes et leurs roitelets
Peut-être est elle le dernier rempart
Face à la dictature de ces ringards ?
Quand bien même la triste académie
Nous vouerait aux gémonies
Nous continuerons à clamer nos vers
Qui valent tout autant que ces habits verts.
Rimbaud, Verlaine seraient slameurs
S’ils vivaient notre siècle sans cœur
Baudelaire végèterait dans les bistrots
En vidant ses verres d’apéro
Nous défendons avec notre style le français
Alors que l’élite qui nous hait a choisi l’anglais.
En remettant au goût du jour la poésie
Celle qui rime avec la réalité et la vie,
Ne vous déplaise messieurs les censeurs,
Fait de nous ses meilleurs défenseurs